Journaliste spécialiste des questions de science environnementale au journal Le Monde, Stéphane Foucart publie "La fabrique du mensonge : comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger." (éditions Denoël). Au chapitre six, en particulier, de son enquête, Stéphane Foucart revient sur l'étude controversée publiée par le professeur de biologie moléculaire à Caen, Gilles-Eric Séralini, qui avait mis en cause "l'absence de doute" quant au risque du maïs transgénique NK 603 et à l'herbicide le round up, à partir d'une étude sur une population de rats, mais jugée non représentative car trop peu nombreuse, et sur une durée de deux ans, pendant que les tests validés l'ont été sur une période de trois mois, précisément le laps de temps à partir duquel le cobaye développe tumeurs et pathologies rénales.
Le journaliste revient par ailleurs sur l'ILSI, l'International Life Sciences Institute, institut qui réunit les principaux groupes agro-alimentaires, et a développé la méthode d'évaluation dite de "seuil de proéccupation toxicologique" de nos aliments, méthode d'évaluation de la toxicité des molécules qui se trouvent dans la chaîne alimentaire approuvée par l'EFSA, l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire. En cause, dans ces conflits d'intérêts entre scientifiques et industriels, une manipulation de l'ordre de ce que Guillaume Mallaurie, journaliste au Nouvel Observateur et auteur de l'enquête "oui, les OGM sont des poisons" - septembre 2012 - une "philosophie du vivant de l'ordre du pari kafkaïen".
Un sujet de Pascale Marcaggi.
Posté le 22/03/2013