Si la Méditerranée n'avait plus de pointus, allez savoir si elle ne deviendrait pas une mer de plastique. Alors que le petit bateau de pêche si caractéristique des deux rives affiche ses couleurs vives en cartes postales, la fière emblème peine à se frayer une place dans les ports, rares désormais à lui offrir les installations adaptées. Originaire du Brusc sur la côte varoise, Frédéric Agostinetti sauve le pointu - ou barquette marseillaise - de sa mise en pièces, en restaurant quatre à cinq specimens par an, dans son atelier à l'enseigne du Capian Marine. « Le pointu, ce n'est pas comme un bateau en plastique, tu mets le cadenas et tu t'en vas. C'est comme un animal, il faut s'en occuper », aime à dire Frédéric Agostinetti, Bois de chêne ou pichpin, le pointu n'a pas été conçu pour trôner sur nos rond-points, mais bien pour naviguer. Un patrimoine vivant, que ce mécanicien de bateaux et charpentier de marine refuse de voir partir à vau-l'eau.
Un sujet de Pascale Marcaggi publié le 14/04/2014
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