Imaginez l'habitant qui y entre même s'il n'a rien à acheter. Représentez-vous les enfants du quartier qui y viennent d'eux-mêmes pour bavarder sur la banquette de moleskine, donner un coup de main à la vente et, chaque jeudi, sauter dans la camionnette direction les producteurs de la Seine-et-Marne, aller aider Joël à porter les cageots et même récolter les patates. Nous sommes bien dans Paris, à une centaine de mètres d'une « barre » de logements sociaux. Jouxtant le centre social J2P, « La Grosse Patate » est devenue une institution de ce soin du 19e arrondissement :après une première expérience à Fontenay-sous-Bois, Joël Cassiaguerra décide en 2012, de créer une épicerie solidaire où les produits issus de l'agriculture raisonnée ne seraient pas réservés à quelques uns. Ici, salades, oranges, pommes de terre, miel et même viande ne se vendent pas à prix exorbitants. Tout le monde peut, bien sûr, venir s'approvisionner : et sera servi, selon les jours, par les amis venus donner un coup de main, par les gens du quartier, par Joël soi-même. Le lien privilégié noué avec les producteurs, de même que celui entre les habitants du quartier, supplantent les intermédiaires. Les parents savent que leurs enfants sont à « La Grosse Patate». Chaque vendredi, un femme qui fait des beignets salés et sucrés, vient les vendre. Quant à l'atelier vélos, les encombrants de la Ville de Paris situés juste derrière, fournit ce qui échoit habituellement à la benne. Grands et surtout petits apprennent à réparer leur bicyclette, et donc, à moins les maltraiter. Toute une organisation qui n'en n'est qu'à ses débuts.
« La Grosse Patate » - 22 rue Petit, 75 019 Paris -
Jours et horaires d'ouverture : jeudi après-midi, de 15h à 21h. Vendredi, samedi et dimanche, de 10h à 13h et de 15h à 21h.
Un reportage de Pascale Marcaggi
Posté le 27 octobre 2014