L'eau "douce" - moins d'un gramme de sels dissous par kilogramme - est vitale pour l'être humain : le corps d'un adulte est constitué aux deux tiers d'eau. Au cours d'une vie de 80 ans, l'être humain consomme 75 000 litres d'eau douce pour ses besoins physiologiques. Les maladies neuro-dégénératives - alzheimer, Parkinson - révèlent toujours une mauvaise circulation de l'eau dans le cerveau.
Si la vie "sur terre" est apparue dans les océans, celui-ci est un élément très stable et donc peu propice au renouvellement des espèces. Or, en 15 ans, 90% des grands poissons pélagiques ont été détruits par la surpêche. L'accélération des dégradations d'origine anthropique de notre milieu naturel est la donnée la plus inquiétante. Parmi les travaux du Museum National d'Histoire Naturelle, l'estimation de la durée de vie d'une espèce : jusqu'à 8 millions d'années dans l'océan, trois millions d'années environ sur les continents. Le rapprochement avec l'espérance de vie de l'espèce humaine n'est pas (encore) établi, mais... cette molécule "H2O" est simple, et on ne peut donc la reconstituer artificiellement ! Impossible de jouer les apprenti-sorciers avec l'eau.
Gilles Boeuf, professeur à l'Université Pierre et Marie Curie et Président du Museum National d'Histoire Naturelle répond aux questions de Pascale Marcaggi.
Mise en ligne: 19/03/2012