Pourquoi le projet de loi d'avenir agricole refuse-t-il de reconnaître les semences fermières et paysannes ? C'est la question posée par un collectif d'une centaine d'associations* venues demander à être reçues par les députés, le 12 mai dernier à Paris, alors que le projet de loi d'avenir agricole, dont l'axe majeur est l'agro-écologie, a rejeté en première lecture les amendements en ce sens. Issues de savoirs ancestraux, ces pratiques paysannes recourent à des « produits naturels peu préoccupants », listés comme tels par le législateur : ail, sarriette, extraits d'ortie, pour traiter animaux et végétaux, au lieu et place d'antibiotiques et de pesticides. Un refus qui inquiète d'autant les associations mobilisées, qu'il pourrait aussi déboucher sur l'obligation de brevets pour les levures naturelles utilisées par exemple dans la fabrication du pain, ou les ferments lactiques : une logique de privatisation du vivant que dénoncent ces associations, quand ces pratiques paysannes sont bonnes à la fois pour notre santé et pour l'environnement.
* l'ASsociation pour la PROmotion des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes, la Confédération Paysanne, Nature et Progrès, le Réseau Semences Paysannes, les Amis de la Terre, le Mouvement Inter-régional des AMAP, Agir pour l'Environnement, Phyto Victimes, la LPO, le Mouvement de l'Agriculture Bio-dynamique.
Un sujet de Pascale Marcaggi publié le 21/05/2014
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