« La France, pays de culture, n'a jamais surmonté le schisme du XIXe siècle entre la science et la culture, alors qu'elle a "donné" ou accueilli les philosophes et penseurs les plus précurseurs de la réflexion écologique. Faut-il citer Serge Moscovici, Jacques Ellul, Bernard Charbonneau, Jean Chesneaux, André Gorz, Michel Serres ou Edgar Morin ? Mais aujourd'hui, il est très difficile de nourrir un débat intellectuel rationnel sur les questions de durabilité, car s'opposent les pourfendeurs d'une écologie radicale qui, selon eux, confisquerait les libertés, nierait les avancées du progrès scientifiques et nourrirait les peurs, et les défenseurs éclairés d'une planète dont les signes d'épuisement seraient reconnus par eux seuls. (....)
Or, dans un monde où les idéologies ont disparu au profit d'une pensée hésitante, souvent unique, le développement durable nous semble un fil dont il faut tirer toutes les incarnations et les interprétations. Car, derrière cette notion, se joue la conception que les différentes civilisations mondiales ont de la nature, du progrès, de l'humanisme. » Bettina Laville.
Vraiment Durable - "Penser le développement durable" - Hiver 2011-2012- N°1 - Victoires Editions est en kiosque au prix de 25 euros.
Un sujet de Pascale Marcaggi
Mise en ligne: 03/02/2012