Quel modèle de santé voulons-nous ?
Une santé subordonnée au bien-être de l'industrie pharmaceutique ou bien répondant à l'exigence qu'est le droit à la santé ? Alors que le refondateur projet de loi sur la santé arrive à l'Assemblée Nationale, la députée Michèle Rivasi adresse à la ministre de la Santé Marisol Touraine, une lettre ouverte « pour une maîtrise publique de la politique du médicament : en finir avec les conflits d'intérêts, la surprescription médicale, les médicaments inutiles, l'opacité du système aux mains de l'industrie pharmaceutique. » La députée pointe en particulier la collision d'intérêts au plus haut de la hiérarchie, qui autorise ainsi la mise sur le marché des médicaments en fonction des intérêts des laboratoires et, pour ce faire, la corruption inoculée : aux frais du contribuable, voire aux dépens de la santé du patient.
Après le lancement d'une opération « Mains propres sur la santé » en début d'année, la députée en appelle à une « réforme totale de la filière du médicament », via notamment la transparence des liens entre experts, élus mais aussi médecins avec les laboratoires, et la sanction possible de ces derniers à hauteur de 10% de leur chiffre d'affaires, en cas de manquement à la déontologie. Pour sa part, le 24 mars dernier, Mediapart publiait une enquête intitulée « Les gendarmes des médicaments faisaient affaires avec les laboratoires. »
Un sujet de Pascale Marcaggi
Posté le 27 mars 2015
