Le 20 juin 2012, simultanément à l'ouverture officielle du Sommet de la Terre, la Ville de Clichy la Garenne et la Société Européenne des Réalisateurs de L'Environnement proposaient aux Clichois qui ont répondu présents, une Conférence sur le thème de "Rio +20, les nouveaux défis". Pas moins de quatre réalités de notre monde d'aujourd'hui ont été soumises à leur sagacité de citoyen :
Qu'adviendra-t-il de Tuvalu, cet archipel du Pacifique, le plus petit Etat au monde qui subit l'inexorable montée de eaux, non seulement lors des grandes marées récurrentes, mais par le sol que l'océan infiltre désormais ? Quid, au Brésil, pays hôte du Sommet de la Terre, de la volta grande do Xingu en Amazonie brésilienne (Pará) où se construit le barrage hydroélectrique très controversé de Belo monte ? François-Xavier Pelletier, naturaliste, et documentariste de retour d'une enquête de six mois et dans des conditions difficiles, sur les méthodes très contestables de Norte Energia pour atteindre ses objectifs, qui ne sont pas exclusivement la production énergétique.
En Arctique, le point du globe le plus sensible au réchauffement climatique et soumis aux convoitises des Etats riverains, qui s'appuient sur la Convention de la Mer dans le seul but de faire valoir leurs droits sur leurs zones économiques exclusives et leur extension géologique, Eric Brossier, ingénieur de l'INPG spécialisé en génie océanique, effectue depuis 1999 à bord de son voilier polaire, le Vagabond des relevés à destination des scientifiques, en particulier sur la banquise et de façon inédite car lors d'hivers entiers. Ce qui se passe en Arctique est "en amont de tout ce qui va se passer sur la planète", soulignait le navigateur et océanologue. Quid encore des récifs coralliens, unique source de protéines pour 500 millons d'êtres humains, mais aussi de bien de notre pharmacopée, intervant dans certains traitements anti-cancéreux et également source usuelle de carbonate de calcium ? Pascale Joannot, déléguée à l'Outre-Mer au Museum National d'Histoire Naturelle, apportait une note d'optimisme, en rappelant en particulier le rôle de l'Ifrécor, l'Initiative française pour les récifs coralliens.
Mais pour Olivier Nouaillas, journaliste et vice-Président des JNE - l'association des Journalistes et Ecrivains pour la Nature et l'Environnement - aussi bien que pour Jean-Patrick Le Duc, en charge des Affaires Internationales au Museum National d'Histoire Naturelle, Rio +20 peine à faire prévaloir l'intérêt général face aux défis d'aujourd'hui . A moins que le document final n'ait été convenu d'avance. Rio + 20 se jouera-t-il en-dehors ? A l'échelon local, l'action se poursuit.
Un reportage signé Pascale Marcaggi.
Posté le 26/06/2012